samedi 14 février 2015

panama

Pour l'occasion, Vasco a levé les couleurs de la Réunion, terre qui
l'a vu naître et port d'attache de LAYANG. Les couleurs de la Réunion
ont dont flotté dans les airs et nous ont accompagnés tout au long de
no

PASSAGE DU CANAL DE PANAMA


Jeudi 5 Février 15h30, la pilotine est en approche et notre
premier pilote "Larry" monte à bord avec la même méthode que "Jumping
Man".

Nous sommes 3 bateaux (Zorba, le catamaran, un monocoque
canadien et nous) à tourner dans le Flat en attendant le top départ
donné par le pilote. Nous apercevons un petit cargo dans le chenal, le
monocoque canadien lui emboîte le pas suivi de Zorba. Notre pilote
nous invite à suivre le convoi. En route pour les 3 premières écluses
montantes.

17h00 - 17h30, nous arrivons à hauteur de la première écluse,
le pilote nous explique que nous allons devoir nous amarrer les uns
aux autres. Zorba est positionné au centre, les canadiens s'amarrent à
son babord et nous à son tribord, le voilà pris tel un sandwich entre
nos deux monocoques. Nous voilà, de fait, solidarisés les uns aux
autres et transformés en une embarcation plus large que longue.
Nous avançons doucement vers l'écluse, les hand liners positionnés de
chaque côté de l'écluse nous envoient nos amarres respectives, chaque
hand liner à bord récupère son amarre avec à l'extrémité une pomme de
Touline, l'attache à son aussière, laquelle est récupérée par le hand
liner en haut du mur de l'écluse.

Entrés dans l'écluse, notre petit cargo devant nous, les
portes se ferment derrière nous et le bouillon commence, d'abord
doucement puis s'amplifie progressivement pour devenir assez
impressionnant. Nous reprenons les amarres au fur et à mesure que nous
prenons de l'altitude. Evidemment, la pluie n'a rien trouvé de mieux à
faire que de nous rincer à chaque moment où nous devions manoeuvrer,
histoire de nous rafraîchir et de nous maintenir la tête claire. Seuls
Capitaine et Pilote, ces derniers étant à l'abri, ont-ils été un peu
plus protégés.

Nous répètons cette opération pour les deux écluses suivantes
que nous passons de nuit. Sortis de la dernière écluse, nous nous
désolidarisons de Zorba et voguons doucement dans le lac Gatun jusqu'à
la bouée de mouillage où notre Pilote nous abandonnera. Nous passons
la nuit au lac Gatun amarrés à une grosse bouée, Zorba, d'un côté,
nous de l'autre. Nous avons l'information que demain matin, les
pilotes arriveront vers 06h30, on ne traînera pas trop et iront nous
reposer avant de remettre ça.

Vendredi 6 Février 06h00, le jour se lève à peine, le pilote
a déjà débarqué sur Zorba. Rapidement, ils larguent leurs amarres et
s'éloignent. Nous nous questionnons quant à notre pilote, qu'en est-il
? Pourquoi ne sont-ils pas venus tous ensemble comme au départ ?
Finalement, quelques temps plus tard, Elvire, notre deuxième Pilote
est débarqué par la pilotine. Celui-ci nous explique que, pour une
question de vitesse, le catamaran est parti un peu plus tôt que nous
pour prendre de l'avance, on ne comprend pas trop mais bon... Par
ailleurs, il nous laisse entendre que le pilote du bateau canadien a
eu un souci et qu'il arrivera en retard mais on ne sait pas quand.

A notre tour de larguer les amarres et de poursuivre la
traversée du lac Gatun. Nous apercevons au loin des crocodiles sur la
barge mais trop loin pour avoir de jolies photos. Un peu plus tard,
notre pilote nous demande de pousser le moteur, nous manquons de
vitesse et le gros cargo transportant des voitures qui se trouvent
derrière nous a tendance à nous rattraper. Moteur à 2400 tours,
vitesse 6.5- 7 nds, nous avançons et pensons avoir mis une bonne
distance entre lui et nous. Que nenni ! il est toujours là et nous
continuons à apercevoir régulièrement son étrave à chaque détour du
bras du chenal.

Vers 11h00, nous arrivons à proximité de la première écluse
descendante. Les directives de notre pilote sont changeantes et nous
avons des difficultés à saisir l'organisation qui est prévue pour
cette deuxième partie du passage. Nous avons retrouvé Zorba mais
aucune trace de nos canadiens. Un autre grand voilier américain
monocoque "Double X" est également présent et nous a doublé dans le
chenal.
Nous comprenons sans vraiment comprendre qu'il y a problème mais on ne
sait pas de quoi il en retourne. Finalement, le qui-proquo viendrait
du fait que le voilier américain veut traverser seul mais que la
compagnie du canal ne l'entend pas ainsi. A l'insu de son plein gré,
il se retrouve avec nous à son babord et Zorba sur son tribord. Etant
les premiers à nous amarrer à son couple sur les ordres de notre
pilote, nous sommes témoins de la colère du skipper ainsi que de ses
menaces quant à d'éventuelles contestations. Sa mine de constipé casse
un peu l'ambiance mais nous ne sommes pas responsables de
l'organisation en haut-lieu et il est dommageable de subir sa mauvaise
humeur.

Nous avançons amarré à "Double X" dans la première écluse
descendante avec, à notre arrière, notre gros cargo suiveur. Nous
réitérons la même opération que dans les écluses montantes mais, cette
fois, à l'inverse. Le mouvement terminé, les portes s'ouvrent, les
amarres sont lâchées, récupérées et lovées sur les ponts. Les bateaux,
de manière inquiétante, se retrouvent en crabe et le vent nous déhale
vers le mur droit de l'écluse. Notre arrière s'en approche
dangereusement et nous ne pouvons pas faire grand chose car c'est, en
principe, le bateau positionné au milieu qui doit manoeuvrer. Le choc
est inévitable. L'arrière de LAYANG s'écrase sur le mur droit de
l'écluse avec le poids en plus des deux bateaux à couple. La perche
I.O.R. n'a, cette fois- ci, pas perdue la tête sous le coup de
l'émotion, elle a littéralement explosée. Heureusement, grand bien
nous a pris de déplacer notre petit moteur de sa place habituelle pour
le mettre sur le balcon de mât car je pense qu'il aurait également
beaucoup souffert et fini certainement au fond de l'eau. Par chance,
la coque n'a rien eu.

Du coup, nous voilà un peu inquiets pour le passage des deux
autres ecluses restantes. Fort heureusement, le passage des suivantes
se passera sans incident, "Double X" fera fonctionner ses propulseurs
d'étrave pour nous redresser.

15h00, nous sommes à hauteur du pont des Amériques et dans le
Pacifique. Notre pilote prend congé et nous salue. Nous débarquons un
peu plus loin Michel et Carlos au Balboa yacht-club avec pneus et
aussières.

15h30 nous arrivons au mouillage de la playita, posons la
pioche, fatigués mais contents d'être arrivés et de pouvoir lâcher la
pression accumulée durant ce parcours.

tre passage du canal de Panama.

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