dimanche 18 janvier 2015

San Blas suite et fin

Faisant le deuil de nos langoustes, nous quittons
Porvenir le 3 Janvier pour nous rendre à un mouillage situé à l'Est
d'Holandes Cays prés de Wasaladup. Nous nous approchons au plus prés
de l'île de façon à nous trouver en face de la petite plage que nous
avions repéré en phase d'approche. Les fonds, descendant très
rapidement, génèrent à proximité de la plage de jolies vagues. Le
débarquement en annexe s'en trouve ainsi quelque peu complexe. Nous
évitons de passer le cap fatal afin de ne pas chavirer ou nous
retourner et mouillerons l'annexe dans l'eau, impliquant, de ce fait,
la mise à l'eau de tout l'équipage et quelques brasses pour atteindre
le sable.

Les îles des San-Blas sont habitées par quelques
familles d'indiens Kuna et sont essentiellement peuplées de cocotiers
qui est un de leur moyen de subsistance.

Nous nous dirigeons ensuite vers Tiadup, situé à
l'Ouest d'Holandes Cays. Contre toute attente, nous découvrons dans la
petite baie un vieux gréément, un trois mâts battant pavillon
allemand. Tiadup n'est guère différente de Wasaladup mais le mouillage
y est plus agréable parce que plus protégé de même que le débarquement
en annexe.

Nous quittons Tiadup pour nous rendre à Rio Diablo,
plus précisément à Nargana où vivent des indiens Kuna qui, s'étant
européanisés, se sont détachés du mode de vie traditionnelle de leurs
confrères. Ici, les femmes ne portent pas les tenues traditionnelles
décorées de molas ni de bracelets au niveau des avant-bras et des
jambes. Notre traversée, vent et houle de travers, a été, de mémoire,
la plus inconfortable que nous ayons vécu. Layang a connu un roulis
continu comme rarement il en a connu et, à l'intérieur, c'était la
valse, le plat est sorti du four mais heureusement ne s'est pas
explosé, les gamelles sont sorties de leurs équipées, les voiles
rangées sur le coffre à l'arrière babord sont descendues d'un étage
pour se retrouver avec les fusils harpon sur les planchers, etc...
Bonne expérience qui nous met en évidence que ce que nous pensions
bien calé ne l'est pas forcément.

Nargana est une étape assez incontournable aux San-Blas
car c'est un des rares lieux où il est possible de faire un
avitaillement. Le site est pittoresque par le pont qui relie les deux
îles. Nous y ferons la connaissance d'Olivier, de nationalité belge.
Ayant fait une escale en Guyane, il a également connu "Joseba" et
"Bubu" ainsi que "Rebelle". Une livraison de légumes et de frais ayant
eu lieu ce matin, il nous invitera à ne pas traîner pour descendre à
terre si nous voulons encore trouver quelque chose compte-tenu du
nombre de plaisanciers et de bateaux de charters. L'avitaillement
fait, nous ne nous attarderons pas à Nargana qui, somme toute,
n'offre guère d'intérêt.

Nous mettons le cap sur Green Island (Kanilidup) où
nous retrouvons Olivier qui nous y a précédé. Cette île est inhabitée
et le mouillage y est très agréable, tant et si bien, que nous
décidons d'y rester plusieurs jours à la grande joie de Vasco, lequel,
aprés avoir fait ses cours du cned le matin, s'adonne aux joies de la
plage les aprés-midi. Kanilidup posséde un puit d'eau douce, nous en
profiterons pour nous y laver économisant ainsi l'eau du bord.

Nous quittons avec regret Kanilidup pour notre
dernière escale aux San-Blas : Chichime au NO de Lemon's Cays. Là
aussi, le mouillage est confortable mais cette île est une escale
prisée des plaisanciers et donc est moins authentique que les autres
parce qu'aménagée pour y recevoir visiteurs, campeurs, charters,
etc...

Nous quittons les San-Blas en sachant que si nous
l'avons fait dans la saison sèche, en contre partie, nous y avons eu
le vent qui se rencontre à cette époque de l'année. Notre visibilité
se limitait souvent à 3 milles et le paysage était souvent brumeux. De
même, nous n'y avons pas rencontré une eau très cristalline. Les
poissons sont rares, les kunas proposent des crabes, des poulpes, des
langoustes. Concernant ces dernières, vu leurs tailles, il y a de
forte chance à parier que, dans quelques années, il n'y en ait plus.
Malheureusement, c'est ce que nous constatons un peu partout, une
raréfaction des réserves aquatiques.

Nous avons vu des épaves quasiment à chaque mouillage
que nous avons fait. Là encore, nous tenons à remercier
particulièrement les "Rebelle" pour les moments passés ensemble et
qui, non seulement, nous ont drivé à Santa-Marta mais nous ont permis
d'avoir les cartes les plus détaillées et précises de cet archipel,
malgré cela, ça ne m'a pas empêché de serrer les fesses tout le temps
où nous avons navigué entre ces iles. Aux dires du patron de
Panamarina, 8 bateaux se sont échoués aux San-Blas l'année passée et
le chiffre ne cesserait d'augmenter d'une année sur l'autre. Il n'est
pas impossible, vu comment l'année a démarré, que cela soit vrai.

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