jeudi 20 octobre 2016

Coco's keeling

COCO'S KEELING ISLANDS
OU DERNIERE IMPRESSION DE BOUT DU MONDE


Nous quittons Bali et Layang, comme il se doit, dit un
dernier salut à ses amis cerf-volants. Magré nos exercices soutenus et
quotidiens en vue de la maîtrise de la téléportation, il faut bien
reconnaître que, et malgré notre incompréhension, nos résultats
s'avèrent déplorables. Pourtant, il est dit que nous n'utilisons que
10% de notre cerveau. Serait-ce possible alors qu'il ne nous en reste
moins de 90% ou encore moins ???. Non, ah bon!, vous croyez ?.

Ne pouvant pour le moment toujours pas accéder à la
téléportation, nous voilà en approche des Coco's Keeling Islands après
sept jours de navigation plutôt musclée. Coquin de sort car alors que
nous avions réuni tous nos efforts pour arriver de jours, c'est en
pleine nuit que nous pénètrons dans l'atool. Nous décidons de poser la
pioche pensant être dans la zone de quarantaine. Il est trois heures
du matin, nous discutons encore une bonne heure. Dans le même temps,
apercevons les feux d'un gros navire à l'entrée de la passe qui semble
s'approcher de nous et paraît, pour finir, avoir décidé de mouiller au
niveau de la passe. Un peu décalé par les quarts de nuit, nous ne
savons plus très bien si nous sommes fatigués mais finissons quand
même par aller nous coucher. Le mouillage est venteux et clapoteux
mais nous irons nous mettre plus à l'abri demain matin.

Une heure à peine après le retrait des troupes dans les
couchettes, le Mousse s'écrie : "Il y a un bateau juste à côté de
nous".
Effectivement, le cockpit est éclairé comme en plein jour par un
énorme spot. La Matelote se lève précipitamment de sa couchette et
part en culotte et en brassière voir de quoi il retourne. Elle se
retrouve dans la descente aveuglée par une lueur énorme. Ce sont les
border forces australiennes qui viennent nous dire bonjour....

N.B. : Il me serait fort agréable qu'en lisant les lignes qui vont
suivre, vous vous absteniez de sourire encore plus de rire....

Border Force : "Good Morning! what do you do here ? Why don't you
answer our messages ?. We call you a many once on the VHF channel 16 ?

La matelote : "Good Morning! Pourquoi nous n'avons pas répondu à la
VHF, c'est une bonne question, je vous remercie de l'avoir posée.
Pourquoi, pourquoi ?. Jocker !

Le Capitaine : "Parce que la VHF n'est pas allumée et donc on ne peut
pas répondre à des messages que nous n'avons pas entendu."

La Matelote : "Sorry, Sir, but the VHF is not open and we mean call
you tomorrow in the morning when the day wake up."

Là, ils nous regardent avec consternation et désolation comme si nous
étions des extra-terrestres, hallucinés par notre réponse. Il est vrai
aussi que, comme pour en rajouter une couche, nous avons installé
comme feu de mouillage un feu clignotant (vert-blanc-rouge) qu'on
trouve en Indonésie et qui est majoritairement utilisé par les
pêcheurs indonésiens (pas forcément très malin avec du recul mais
efficace d'un autre côté).

Border Force : "We work 24h/24h and normally before you arrive you
must call us on the VHF Channel 16. So, say me the name of your boat
and where you come from;"

La Matelote :"Sorry, we don't know. The name of the boat is LAYANG
(lima-alpha-yankee-alpha-november-golf) and we come from Bali."

Border Force : "OK!, You must stay here and don't moove. Early
morning, you call Coco's Police on the Channel 20. OK?"

La Matelote : "OK! No problem, we call Coco's Police early in the
morning Channel 20. See you tomorrow and good night."

Après nous avoir donné un gentil rest'tranquille, ils s'écartent de la
coque de Layang et nous regardent toujours un peu abasourdis comme si
nous venions d'un autre monde.

N.B. : I know I dont speak a good english but the difference like a
majority english people, I, I try. No Comment...

Au lever du jour et malgré la météo ventée, nous découvrons
avec émerveillement les eaux turquoises du lagon des Coco's Kelling.
Mais comme les border force ont bien insisté en nous demandant de ne
pas bouger, nous attendons toujours dans le vent et le clapot
l'arrivée des Coco's Police. Nous aurons le temps de voir arriver un
autre voilier battant pavillon belge du nom de "Florestan" qui semble
s'interroger quand à l'endroit où nous nous sommes mouillés.

Coco's Police arrivent en fin de matinée, l'accostage de
leur bateau à Layang est rendu difficile par l'état du lagon. Avec le
vent et le courant, rajouté à cette combinaison des fonds peu
profonds, et vous avez une idée de la petite marmite dans laquelle on
trempe. Mais après deux, trois essais, ça finit par le faire.
Formalités d'entrée effectuées, nous regagnons l'aire de mouillage et
retrouvons Jérôme et Alexandra de "Florestan".

Nous sommes mouillé devant Direction Island dans une zone
bien délimitée au Nord-Ouest de l'île, la partie Sud-Ouest étant
déclarée zone de baignage, il est interdit d'y mouiller (dommage car
cette partie est nettement plus abritée et composée de fond de sable
essentiellement, mais bon, c'est interdit, verbiden, verboten,
forbidden....).
Le vent forcit encore du fait d'une dépression dans le coin. Le
mouillage est de plus en plus clapoteux et layang sujet à un bon
tangage (c'est toujours mieux que le roulis). Le débarquement
compte-tenu des conditions météo, n'est guère aisé et plutôt humide.
En fait, quand tu arrives à la plage tu es déjà trempé et rincé d'eau
de mer alors pourquoi y aller en annexe, me direz-vous alors que ce
serait peut-être plus simple d'y allez à la nage. Certes, cela n'est
pas faux mais il y a un monde habité dans l'eau, composé, entre autre,
de pointes noires... pas forcément méchants mais... assez nombreux.
Durant les 4-5 jours qui suivront nous aurons quand même des pointes à
45 noeuds et nous déclarerons plutôt contents d'être arrivés à temps
et de ne pas être en mer.

L'organisation des Coco's Keeling n'est absolument pas
pensée ni réfléchie en lien avec le passage de bateaux de plaisance.
Pour autant, une aire aménagée avec des tables, des bancs, un BBQ, des
toilettes a été quelque peu phagocytée par les yachtees quand bien
même le but premier de ce lieu ne leur était pas destinée. Ils l'ont
inversti et laissent trace de leur passage. Pour ne pas déroger à la
coutume, nous laisserons également une marque quant à notre escale aux
Coco's. S'il existe des ferries ralliant Direction Island à Home
Island, il ne vous est pas possible d'utiliser de transport pour
réaliser votre appoint en gasoïl ou en essence. Ils refusent jusqu'à
transporter des jerricans vides alors des jerricans plein, même pas on
y pense....

L'achat de denrée alimentaire peut se faire à Home Island.
Cette île est peuplée essentiellement de malais de confession
mulsumane. Les femmes portent le voile et la population se déplace en
petite voiture électrique ou à essence. Le Capitaine John Clunies-ROSS
s'y est installé en 1825 et a créé une exploitation de coprah. Il a
fait venir des malais qu'il a fait travaillé dans son exploitation et
certains de leurs descendants sont encore présents sur l'île. Par
ailleurs, n'ayant personne pour le contrarier ni pour s'opposer à lui,
il s'est proclamé Roi des Coco's. Il s'est donc construit une belle
demeure avec un grand parc dont les murs sont aujourd'hui plutôt en
ruine. La maison, quant à elle, a été restaurée par un couple
d'australiens (peut-être des descendants de la famille???) et peut
être visistée moyennant le paiement de 25$ australiens par personne.
La dynastie ROSS a duré pendant 150 ans et la dernière tombe date de
2013.

Si Home Island fait un tri sélectif de ses déchets, sachez
qu'en ce qui concerne les poubelles, rien ne doit être débarqué du
bateau et la Police vous invite à en faire ce que vous voulez, vous
suggère même de les jeter à la mer une fois que vous êtes assez
éloignés de leurs côtes. Difficile de comprendre une politique de
protectorat de l'environnement avec de telles propositions!!!....
Pollues pas chez moi mais si c'est chez les autres, genre ça n'a pas
d'importance ni ne me concerne, super... Belle mentalité...

Par chance, grâce au passage de l'ARC, nous bénéficierons
d'un ramassage et moyennant le paiement de 5$ autraliens par sac
poubelle, nous serons délestés de nos déchets. Comme quoi, tout est
possible, c'est juste une question de volonté ou plutôt de "FRIC".

Au bout de 5-6 jours, le beau temps revient et nous permet
de découvrir les Coco's dans toute leur dimension et leur beauté,
lesquelles nous font oublier les aspects hypocrites et requins de leur
fonctionnement global. Ce qui n'enlève en rien à la gentillesse des
personnes qu'elles soient malaises, autraliennes, de confession
mulsumane, catholique, protestante ou autre... D'où la question, la
logique est-elle un concept politique ???.......

Avant de quitter les Coco's, nous partageons un BBQ avec
l'équipage de Florestan en regrettant mutuellement les mauvaises
conditions météo rencontrées lors de cette escale.
Là encore, malgré nos exercices quotidiens et soutenus de
concentration intense pour arrêter le court du temps, force est de
constater que nous ne sommes pas au point. Alors, il ne nous reste
qu'une alternative, celle de lever l'ancre et de reprendre la route
pour un trajet de 2000 milles avant d'atteindre Rodrigues Island. Et
c'est reparti !!!....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire