jeudi 9 juillet 2015

t'étais ou? Au Touamotous






DES MARQUISES AUX TUAMOTUS

DE FATU-HIVA A KAUEHI



Nous quittons La Terre des Hommes avec quelques jours de retard par rapport à ce que nous avions projeté. Pourquoi ? Toujours à cause des mêmes !!!...
La matelote se prenant pour une super héros a voulu mettre seule la table du carré en position basse, et, dans un mauvais mouvement s'est bloquée le dos. Si,si, elle l'a fait... et même que ce n'était pas la première fois mais là, ça ne l'a pas fait. A croire qu'elle s'imagine qu'elle a toujours 20 ans.

Le mousse, quant à lui, s'est baigné dans la rivière d'une eau plus que limpide au regard des fortes précipitations qui sont tombées et s'est attrapé une espèce de gastro ou d'intoxication alimentaire. Résultat des courses, il a reteint les coussins du carré et, comme ce n'était pas suffisant, s'est attaqué à ceux de sa cabine. Tout cela, bien sûr, au milieu de la nuit... sinon ça aurait manqué de sel et l'histoire se serait avérée nettement moins drôle. Seul le Capitaine, dur comme un roc car il n'aime que le rock, pieds fermes et vaillant sur le pont affichait une mine consternée et dépitée en songeant à son équipage de troglodytes. De ce fait, nous sommes encore présents à Fatu- Hiva lors du passage de l'Aranui 3 et pouvons profiter à nouveau du spectacle d'accueil donné par les locaux en l'honneur des touristes en cette occasion.

Nous partageons un dernier repas marquisien avec Jean-Pierre et Léa (au menu : poisson cru au coco accompagné de tarots et de fruits à pain puis civet de cochon sauvage avec son gazon de riz). Vasco se verra offrir un collier de chasseur prouvant son passage sur la Terre des Hommes (Fenua Enata ou Henua Enana en langage marquisien)par Jean-Pierre, grand chasseur marquisien aux méthodes ancestrales, pas de fusil, seuls des pièges, un couteau et les chiens.

Au cours de notre second passage à Fatu-Hiva, nous ferons la connaissance de Daniel, lequel arrivant d'Equateur, nous donnera des nouvelles d'Olivier et Linda. Suite à un problème moteur, ils se sont déroutés et devraient arrivés incessamment sous peu. Aussi, espèrions-nous les voir pointer le bout de leur étrave d'un jour à l'autre.

Le plein de fruits fait, nous quittons Les Marquises sans avoir revu Olivier et Linda que nous avions quitté aux Perlas. Cap sur l'archipel des Tuamotus après un dernier regard sur la baie des Vierges et Hanavave que nous laissons sous un ciel bleu azur.
Celui-ci s'assombrira au fur et à mesure que nous nous éloignons de l'île. Si à Hanavave, une de nos activités favorites consistait à ouvrir et à fermer les capots de ponts, nos deux premiers jours de nave nous feront découvrir une variante, à savoir : l'envoi et la réduction de toiles en lien avec les incontournables grains. A cela s'ajoute une belle houle marquée, légèrement travers arrière, histoire de rendre l'allure plus confortable.
Heureusement, comme pour nous réconforter, notre troisième journée nous offre un vent constant d'à peine 20 noeuds, une faible houle et un ciel azuré parsemé de rares cumulus. Le ciel restant dégagé durant la nuit qui suit, nous pourrons admiré la voûte celeste et observer quelques étoîles filantes.
Temps plus couvert le lendemain, le vent, la houle ont faibli ainsi que notre vitesse de croisière. En fin d'après-midi, nous nous trouvons à 80 milles de Kauehi. Nous voulons être proche de la passe la journée suivante afin de nous y trouver en début d'après-midi pour profiter des courants de la marée montante mais c'est loin d'être gagné... wait and sea the see...
Par chance, le vent ne nous a pas lâché de la nuit nous permettant de tenir une moyenne de 4 - 5 noeuds. 7h30 du matin, le vent a faibli. Aussi, pour assurer une constante quant à notre vitesse, nous démarrons le moteur pour être dans le timing de la marée.
13h30 nous entrons dans l'atoll de Kauehi avec un courant maximum de 0,3 nds. Pas de mascaret, comme le site de "marée dans le monde" nous l'avait indiqués, nous nous trouvons juste être en tout début de marée montante.

Baptisé par les premiers navigateurs "l'archipel dangereux" en raison des risques que comportait la navigation à cette époque, les îles Tuamotus, aux ressources limitées et austères pour leurs habitants, les Paumotus, ont connu une relance économique avec la culture de la perle noire. Celle-ci tend à s'amoindrir et beaucoup de fermes perlières ont fermé leurs portes.

Nous redécouvrons, non sans joie, avec notre entrée dans l'atoll de Kauehi, le plaisir d'évoluer dans des eaux turquoises avec une limpidité exceptionnelle. Nous remontons au Nord de l'atoll pour être au plus près du village de Tearavero afin de le visiter et faire quelques achats.
Capitaine retrouvera, en la personne de Gary, une ancienne connaissance de presque vingt ans qu'il a connu dans l'océan indien. Gary a monté son club de plongée à Kauehi et vit à bord de son voilier.
Nous savourons le calme du mouillage. Nous nous découvrons un autre voisin, un fou ayant élu domicile sur une marque de jour (un poteau). Tout le temps où nous étions présents, nous ne l'avons jamais vu quitter son guet a li même pour se nourrir.
D'autres habitants des lieux viendront nous rendre visite comme ses 2 grosses raies manta que Capitaine et Vasco iront rejoindre dans leur habitat.

Nous mettons ensuite le cap vers le Sud de l'atoll afin de mouiller prés du Motu de Mahuehue qui se trouve prés de la passe. Capitaine ne trouve rien d'autre à faire pour occuper le temps que de se lancer un défi : "pêcher un petit pointe noire" à la canne à pêche, bien sûr. Evidemment, il finira par en attraper un. Heureusement que l'intervention pour décrocher l'hameçon s'est déroulée sans heurts et sans bobos de part et d'autre. Les couillonises n'en étant qu'à leur début, Gary a fini par le convaincre de ne pas aller en PMT dans la passe où, selon ses dires, 3 requins tigres (dont un gros)la sillonnent tout en se prélassant. Ouf !!!...
A défaut de plongée dans la passe, nous débarquons à terre et nous rendons compte que ce que nous prenions pour des plages de sable ne sont en réalité qu'une multitude de tous petits coquillages blancs.





DE KAUEHI A FAKARAVA



Aprés avoir salué Gary, nous quittons Kauehi et mettons le cap sur l'atoll de Fakarava. Nous levons l'ancre au petit jour pour arriver en milieu d'après-midi. En approche de la passe Tamakohua, si le mascaret n'est pas très important, nous rencontrons cependant les 4 nds de courant annoncé. Layang, toutes dérives relevées, se voit quelque peu embarqué dans la traversée de la passe par les remous, les courants et tourbillons générés par la marée descendante.

Nous nous ancrons non loin du village de Tetamanu. Un comité d'accueil vient à notre rencontre, de prime abord, peu engageant et nous montre sa désaprobation de nous voir en ces lieux. Six, sept peites pointes noires s'excitent autour du bateau et achèvent leurs agitations dans une ronde de contestation à l'arrière tribord de Layang. Pas le moment d'aller goûter la température de l'eau...

Tetamanu est le premier village construit par la France dans les Tuamotus dont il fut la Capitale dans ses heures de gloire. Les anciennes batisses tels que le cimetière, la prison et la résidence de l'administrateur ne sont plus que des ruines. Seule l'église de corail achevée en 1874 a été restautée. On peut y découvrir un autel fait de nacres représentant une colombe.

L'atoll de Fakarava est connu, non seulement, comme étant le deuxième plus grand lagon des Tuamotus derrière Rangiroa, mais également, pour ses fonds marins et la limpidité de l'eau que l'on peut observer notamment dans la passe Sud.
Nous y ferons deux plongée en PMT au milieu des pointes noires, des napoléons, perroquets, nasons, chirurgiens et autres poissons de récif. Vasco et Capitaine évoluent comme des poissons dans l'eau. Vasco nous enchainent différentes pirouettes et figures acrobatiques comme s'il était dans une fusée spatiale ne subissant plus les effets de la gravité.
La matelote, quant à elle, peu rassurée du fait de la présence de certains voisins à grandes dents, fait tellement d'huile que sa production doit étaler le mascaret dans la passe même au plus fort du jusant.
Pour la deuxième plongée, non seulement, le soleil sera présent et nous accompagnera mais nous aurons également la chance d'observer la migration des mérous marbrés en pleine période de reproduction. Ce n'est rien de dire que nous avons eu de la chance d'assister à cet évènement car nous avons eu connaissance que 2 chaînes de télévision (BBC & ARTE) étaient présentes pour filmer ce phénomène et l'ont malheureusement ratées de quelques heures.

Cap sur le mouillage d'Hirifa, site d'une exceptionnelle beauté au décor paradisiaque réputé pour ses bancs de sable rose qu'il est possible de contempler, plus particulièrement, à marée basse. Nous y ferons la connaissance de Marco, Enrica et leur petit Pablo avec lequel Vasco prendra du bon temps à jouer.

Direction le Nord de l'atoll, au village de Rotoava où nave terminée, nous savourons un blue lagoon avec en fond d'écran, les eaux bleues turquoises du lagon. Bien que nous aimons la marche à pied, nous optons pour la location de vélos pour parcourir la piste longue de 11 km jusqu'à la passe Garuae. Nous y observerons le phare, lequel n'a jamais été mis en service. Malheureusement, ce dernier, non entretenu, l'échelle en fer, entre autre, a subi les outrages du temps et la rouille l'a attaquée rendant toute tentative d'ascension périlleuse, bien dommage car il paraît que la vue d'en haut était magnifique, on veut bien le croire mais on aurait préféré la voir... toutefois on ne va pas se plaindre, ce serait une hérésie...




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire