samedi 8 novembre 2014

Tobago

SAINT-LAURENT DU MARONI - TOBAGO


Nous quittons Saint-Laurent du Maroni dimanche au petit matin
aprés une nuit puissamment rythmée au son de la techno. Un peu
fatigués, nous remontons le Maroni jusqu'à la crique Coswine où nous
décidons de faire une halte, histoire de passer une meilleure nuit
avant de reprendre la route le lendemain. La crique Coswine se trouve
à mi parcours du chenal d'accés, quelques miles avant les villages
d'Awala-Yalimapo. Hormis la nature qui nous entoure, il n'y a rien,
donc idéal pour se reposer.

Nous reprenons la route le lendemain matin pour TOBAGO, et,
quatre à cinq jours de nave. Contrairement à ce qui était annoncé dans
les gribs, nous ne trouvons pas le vent qui était prévu et continuons
notre avancée au moteur.

Le vent finit par arriver mais moins fort que ce à quoi nous
nous attendions. Nous marchons, doucement, avec une vitesse de
croisière variant entre 3 et 5 noeuds. Le plafond est bas et le ciel
chargé de gros nuages nous offrant toute la palette de gris qu'il est
possible d'observer.

La troisième nuit, aux environs de minuit, le vent se
renforce, nous décidons d'affaler la G.v. Ne parvenant pas à nous
mettre bout au vent, nous prenons l'option de tenter de l'affaler en
vent arrière. Mauvaise pioche, aprés quelques moments de galère, nous
finissons par parvenir à la ranger à peu prés correctement dans son
leasy bag. Le vent continuant à monter, nous réduisons le génois. La
pluie, ne voulant pas être en reste, se met de la partie, quant au
vent, n'ayant pas dit son dernier mot, il renchérit. Pendant deux
heures, karchérisés par la pluie, que le vent, monté à 40 avec des
pointes à 50 nds, veut assécher, nous filons à 6 nds avec un génois
réduit à la taille d'un mouchoir.

Les éléments décident de se calmer au bout de deux bonnes
heures. L'énorme cumulo-nimbus, aprés s'être vidé de sa rage et avoir
craché tout son fiel, nous offre une acalmie, laquelle s'avère
bienvenue.

Nous continuons notre avancée vers TOBAGO. Toutefois, au fur
et à mesure des miles parcourus, nous sommes, de plus en plus, obligés
de nous rendre à l'évidence ; notre arrivée, manifestement, se fera
encore de nuit, bien qu'au départ, nous avions prévu le contraire.

Faisant une route un peu Nord, nous pensions rallier
Charlotteville. Cependant la nuit qui arrive, l'absence de lune, la
pointe nord de Tobago coiffée de plusieurs îles ainsi que l'approche
pour y entrer, qui semble, au regard de la carte, guère balisée et
donc un peu aléatoire, nous amènent à reconsidérer l'idée.

Compte-tenu de tous ces paramètres, nous optons pour une
arrivée à SCARBOROUGH.

Nous y arriverons à 2 h00 du matin le 25 Octobre, pile poil,
pour pouvoir fêter l'anniversaire d'Anita dite "Mamie non non", et,
par la même occasion, la rassurer quant à notre arrivée à bon port.

Le jour levé, nous contactons les autorités, lesquelles nous
signifient que nous ne pouvons rester mouillés là où nous sommes. Il
nous faut aller vers le bassin des pêcheurs prés du local des
coast-guards. Nous obtempérons, et, aprés un premier mouillage qui ne
leur convenait pas car trop prés du chenal des ferries faisant la
navette entre TOBAGO & TRINIDAD, nous finissons par poser la pioche au
milieu des bateaux de pêche sur corps morts.

Formalités faîtes, le premier contact avec TOBAGO donne un
sentiment d'étrangeté notamment du fait d'une population quelque peu
hétéroclite. Un parfum d'U.S.A. avec des hommes noirs, grosses chaînes
clinquantes autour du cou, des bagouses quasiment à chaque doigt, des
dents en or, certains sapés chemises en soie ou en satin, costard,
cravatte, d'autres, dignes fils de Bob Marly, d'autres encore,
semblant sortis du Bronx, grosses baskettes, jean. Idem pour les
femmes... limite, on se croierait dans une série américaine, ambiance
bling, bling!!!...




SCARBOROUGH - STORE BAY


Nous quittons Scarborough, Vasco, un peu à regret ; il n'a
jamais trouvé et ramassé autant de pièces que dans cette ville.

STORE BAY nous attend et aprés une nave de 2 heures, nous
mouillons devant le grand hôtel de la ville, équipé d'une piscine
naturelle, laquelle est séparée de la zone de mouillage par un mur de
gros rochers. Retrouvant des eaux claires, les palmes, masques, tubas
sont de sortie. Nous en profitons pour découvrir les fonds caraïbéens
ainsi que les petits poissons de récif.

STORE BAY semble être la station balnéaire de TOBAGO, et, par
conséquent, un lieu assez touristique. Toutefois, y faire ses courses
n'est pas la même qu'en Guyane. Les petits supermarchés se succèdent
mais bizarrement, difficile de trouver de la viande voire du poisson.
Il semblerait que ce soit les hamburgers et les fast-food qui
prédominent. Pas de bol... on en raffole pas !!!

Comme à SCARBOROUGH, le son du reggae rythme la journée du
lever au coucher du soleil, et cela, jusqu'à tard dans la nuit. Est-ce
les émanations de certaines plantes qui en amènent d'autres à pousser
bizarrement, hypothèse que nous ne sommes malheureusement pas en
mesure de vérifier.




STORE BAY - CASTARA BAY


Petite nave de 3 heures, au moteur ; le vent est encore et
toujours de face. Sur la route, nous croisons un banc de dauphins,
lesquels viennent jouer à l'étrave du bateau. Un peu plus tard, l'un
d'entre eux, et, pas le plus chétif,( on a rarement vu ça...), mordra
dans le leurre et nous obligera à couper la ligne et perdre le leurre
tout neuf que nous venions de poser sur la canne. On ne s'étalera pas
sur l'humeur du Capitaine aprés cet incident...

Nous voilà mouillés devant la plage de CASTARA, petit
village à flan de montagne où les maisons sur pilotis se succèdent
dans les hauteurs. Les frégates nous font un ballet à longueur de
journée, s'entrecroisant dans le bleu du ciel, et, survolant à ras de
l'eau les bancs de petits poissons qui ne doivent pas en mener bien
large. Quelques pélicans viennent également se hasarder et se
prélasser sur quelques rochers émergeant de l'eau.

Le coin est nettement plus calme et plus tranquille que le
précédent mouillage. La nature est très présente et certaines plantes
ont même fait le choix d'élir domicile sur les fils électriques
auxquels elles offrent une décoration originale. Peut-être, celles-là
aussi ont-elles voulu ou veulent elles atteindre le Nirvana ?


CASTARA BAY - CHARLOTTEVILLE


Encore une petite nave de 2 - 3 heures, accompagnée par
les dauphins, et nous voilà dans la baie de Charlotteville. Plus
précisément à Pirates bay où nous arrivons dans les traces de
Pirate.com.

Nous découvrons, parmi les bateaux au mouillage, qu'un
grand nombre d'entre eux sont français. C'est un peu la french
invasion à Charlotteville, et, l'occasion de nous réunir autour d'un
repas pour échanger expériences, informations et histoires de marins.

Pirate.com quitte la baie, cap sur Grenade. Le lendemain
matin, les Coyottes viennent se joindre à nous. Les anglophones
tentent désespérément de recruter parmi nous des potentiels joueurs de
cricket pour effectuer un match avec les
locaux, sans grand succés. D'avis assez unanime, les français auraient
volontiers répondu à une proposition de tournoi de pétanques mais
voilà, non seulement, on n'avait pas assez de boules et on leur
foutait un peu les boules avec nos renvois, c'est bête, hein !!!...

Ici, ce sont les pélicans qui dansent dans les hauteurs
et enchaînent les plongeons pour attraper les poissons.
Aprés une nuit plus qu'humide compte-tenu des grains qui se sont
succéder, nous quittons, malgré tout, Pirates bay sous un rayon de
soleil pour un dernier stop à STORE BAY avant de descendre sur
TRINIDAD. Aprés avoir passé ensemble quasiment une année de
turbulences marines, nous allons, en quittant le mouillage, saluer une
dernière fois les Coyottes, qui, eux, vont sur Grenade.

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