Vanuatu 4

PENTECOST ISLAND


Nous quittons au petit jour pour nous rendre dans le Sud de
l'île Pentecôte et plus particulièrement au village de Panngi, lieu
réputé pour son "NAGHOL" (Saut de Gaul), un des rituels les plus
spectaculaires du Pacifique.

Situé à l'époque de l'année où les lianes ont atteint leur
maximum de solidité, les hommes de Pentecôte effectuent ce saut en
mémoire de Tamalie, victime de la ruse de sa femme, mais aussi pour
assurer une bonne récolte d'ignames l'année suivante. D'aprés la
coutume, les hommes fécondent la terre en touchant le sol de leurs
épaules.

Le premier saut fut celui de la femme de Tamalie qui,
refusant de consommer le mariage, fut poursuivie par son mari. Voulant
lui échapper, elle monta au sommet d'un banian, puis se jeta dans le
vide au moment où son mari allait l'attraper.
Tamalie la suivit mais se tua dans sa chute alors qu'elle, les deux
pieds attachés à des lianes se releva sans mal. Depuis cette coutume
est réservée aux hommes. Tous les ans, les hommes de Bunlap
construisent autour d'un grand arbre élagué une immense tour de lianes
et de bois pouvant atteindre jusqu'à 35 mètres de hauteur. Chaque
homme est responsable de ses lianes et de son tremplin. Avant qu'il ne
saute, le terrain est nettoyé et amolli. Il n'est pas rare de voir des
enfants sautés sur les plates-formes les plus basses. Ce sont, en
général, les enfants circoncis qui, lors de cette cérémonie entrent
dans la communauté mâle.

A Panngi ou business village, le "Naghol" est une activité
qui, certes, si elle ne dure que trois mois s'avère assez lucrative.
Le trésorier de l'association est présent sur la plage lorsque nous
débarquons et nous donne les renseignements demandés pour ensuite nous
faire visiter le village. Le coût pour assister à la cérémonie est de
7500 vatous par personne adulte (environ 70 euros) plus une
contribution pour les enfants et tout ce qui est matériel
photographique. Le village se métarmorphose du jour au lendemain, des
plants sont mis dans les chemins, des stands semblent être sortis de
terre. Il est vrai qu'il est important d'assurer un bon accueil
d'autant plus que pour cette occasion, un paquebot contenant 800
passagers fait halte chaque semaine durant les mois d'Avril, Mai et
Juin.

En dehors de cet aspect, qui, somme toute, peut se
comprendre, car, en dehors de Port Vila qui bénéficie d'une certaine
modernité quant à ses infrastructures, le reste des îles semblent
mettre en avant leurs particularités et leurs spécificité pour attirer
le touriste. Beaucoup d'iliens n'ont pas l'électricité, les mieux
lotis ont un éclairage solaire. Sinon, les côtes vanuataises font
penser, la nuit notamment, aux côtes malgaches compte-tenu du peu
d'éclairages, quelques rares lumières et quelques feux de bois sur les
plages.

Aprés avoir profité de la plage de galets de Panngi, acheté
quelques fruits avec un villageois, nous reprenons la route le
lendemain du "Naghol" pour nous rendre à Ansavari au Sud de l'île de
MAÏVO appelée aussi AURORA.




MAÏVO - ANSAVARI


Aprés une courte nave, nous contournons la pointe de la
pointe Sud-Ouest de Maïvo et nous dirigeons dans la baie de Loltong.
Peu de temps aprés que nous ayons mouillé dans une eau cristalline,
une pirogue vient à notre rencontre et nous invite à rencontrer le
chef du village.

Nous faisons la connaissance de Matthew, chef du village et
de sa femme Marie, francopohone. Ces derniers ont créé un petit
yacht-club, le "VATALO" Yacht-Club qui ravit à NIUE son titre du plus
petit yacht-club du monde. Matthew nous fera visiter son village. Ce
dernier est partagé en trois "cantons" si l'on peut dire, les
anglicans, les mélangés et les catholiques.

Au fond de la baie, à côté d'un petit bar-restaurant, coule
une magnifique cascades dont les eaux nourrissent un beau bassin
aménagé. Capitaine et le Mousse iront s'y baigner à plusieurs reprises
et la Matelote en profitera pour y faire une petite lessive. La
Matelote ayant une plaie pas très jolie à l'arrière de la cheville
gauche n'est pas très encline à se tremper dans l'eau. Pour autant, le
Capitaine ayant perdu son fusil de chasse dans le trou d'une patate,
elle l'accompagne en PMT. Le fusil sera récupéré mais le poisson qui
était au bout, lui, a pris la poudre d'escampette.

Les eaux de la baie de Loltong nous rappelle Saint-Hélène
tant elles sont claires et transparentes. Nous irons mangé au
Yacht-Club où Marie nous fera découvrir la gastronomie vanuataise.

Si tu vas là-bas, un jour,
Donnes leur notre bonjour,
Au Nord de Pentecôte,
Dans la baie de Loltong,
A Matthew et Marie.
Dans son Yacht-Club "VATALO"
Quasiment, les pieds dans l'eau,
Elle te fera goûté
Une succession de saveurs,
Festival de plats gourmets
Purement vanuatais,
Tous préparés avec coeur.
Tu en sortiras câlé
Mais complètement ravi.
Salues nos amis Dugongs,
Si tu longes la côte,
Un possible rendez-vous.
Où ça ? Aux Vanuatus !


Le Capitaine tentera à plusieurs reprises d'améliorer notre
quotidien mais ses multiples tentatives pour nous ramener du poisson
s'avèreront vaines, non pas qu'il n'en ait pas vu mais ces derniers ne
se laisseraient pas approchés si facilement, selon ses dires. La
distance qui nous sépare de Spirito Santo est d'une soixantaine de
miles et, si nous voulons arriver de jour, cela nous oblige à naviguer
de nuit. Il va falloir que nous fassions avec les frontales, lampes,
et peut-être G.P.S. portable car nous ne sommes pas sûrs vu l'état de
nos batteries de service qu'elles assurent quoique soit. Na war!!!...