samedi 23 avril 2016

bye bye Calédonie

NOUVELLE-CALEDONIE

"OU POURQUOI FAIRE SIMPLE QUAND ON PEUT FAIRE COMPLIQUE"




Quelques nouvelles de ce grand caillou où nous sommes
toujours en longue escale quoique celle-ci touche à sa fin.

Notre arrivée en Nouvelle-Calédonie s'est accompagnée de
tristes nouvelles émanant de notre petit caillou. La disparition
brutale et inattendue d'un dalon a laissé l'équipage dans un état de
spleen, lequel a, quelque peu cassé l'enthousiasme tout en nous
laissant dans un état d'incompréhension et de stupéfaction.

Parallèlement, à la grande joie du mousse, nous retrouvions
Maryline et Diego, impatients de nous faire visiter ce territoire dont
il leur reste encore un bon peu à découvrir, quant à nous, n'en
parlons pas.

Notre arrivée aprés avoir emprunté la passe de la Havannah,
traversé le canal Woodin, mis le cap sur l^ilôt Porc-épic, nous voilà
en approche de Port-Moselle.
Bien éducationnés, nous suivons les consignes : appel à la V.H.F. pour
signaler notre arrivée. Aprés un temps d'attente, nous sommes invités
à entrer dans la Marina où une place nous attend au ponton des
visiteurs. Le personnel de la Marina se charge gentiment de prévenir
les autorités afin que nous puissions faire nos formalités d'entrée.
Passe l'immigration puis vient le service sanitaire avec ses
caterpilards (vous me direz, il n'est pas forcément agréable de
marcher pieds nus). Bien qu'ayant été vigilant à consommer le maximum
de frais ; Ramassé notre dernier oignon, notre dernière gousse d'aïl,
les deux oeufs qui nous restaient...
Puis visite de notre frigo, balancé notre ananas épluché bien rangé
proprement dans un tupperware, lequel n'embêtait personne, idem notre
paquet de tranches de bacon dont nous avions seulement consommé la
moitié!!!... Et Merde!, nous aurions dû nous faire grand matin un
breakfast à l'english au moins ça n'aurait pas été perdu !!!...
Et là, on se dit qu'elle a fini sa rasia... Nous scrutons son regard,
lequel balaie le cockpit et s'arrête sur... Oh non! pas lui. Mon Aloe
Vera qui nous avait été gentiment offert à Madagascar par Patricia et
Claude, dont j'ai enrichi la terre en ramassant du caca d'éléphants
dans les réserves d'Afrique du Sud pour qu'il se porte à merveille.

L'agent sanitaire se montre sans pitié. La matelote tente
de négocier, lui propose à la place de prendre le pain fait à bord,
des boîtes de conserves, enfin bref, tout ce qui lui passe par la
tête....
Pour seule réponse : "Vous en trouverez d'autres ici, il y en a plein !"
La Matelote : "Mais je m'en fous, moi! qu'il y en ait plein ici. Ils
n'auront jamais la même histoire, l'attachement est sentimental!!!"
La Matelote s'époumone en vain et malgré ses yeux embués de larmes,
elle se trouve face à un mur d'indifférence. L'Aloe Vera est jeté dans
le sac poubelle en vue d'incinération.

Nous regrettons d'avoir suivi la procédure en apprenant que
d'autres plaisanciers s'étaient mis au mouillage dans la baie de
Port-Moselle et étaient descendus à terre faire leurs formalités
d'entrée, évitant, ainsi, cette inspection qui se révèle, de fait,
inutile puisque pas focément systémaique.

Mais nous ne sommes pas au bout des inepties. Commence pour
nous la quête d'un corps mort. Si certains le prêtent gracieusement
(ils sont rares...) du fait de leur absence (carénage, voyage, place à
la Marina), d'autres les louent et les prix oscillent entre 200 euros
pour les plus chers à 50 euros par mois pour les moins profiteurs
(pratique illégale, mais tous les plaisanciers n'ont pas forcément
l'esprit solidaire...)
Nous aurons la chance de retrouver Henri d'"Equilibre" rencontré il y
a une vingtaine d'années à la Réunion, lequel nous orientera vers
d'autres plaisanciers de sa connaissance. Aprés avoir emprunté un
corps mort inoccupé que nous avons dû prestamment quitté, Jean-Luc
nous a prêté gracieusement le sien durant le temps de son carénage.
Nous avons ensuite trouvé une solution pérenne grâce à un plaisancier
qui a eu la chance d'être tiré au sort et a ainsi pu bénéficier, le
temps de la saison cyclonique, d'une place à la Marina soit jusque fin
Avril.

Vient ensuite la question du débarquement avec l'annexe. En
effet, pour débarquer et laisser son annexe au ponton de la Marina de
Port-Moselle Plaisance, il vous faut un contrat annexe, lequel vous
permet de vous voir attribuer un numéro que vous placez sur votre
dinghy signifiant que vous êtes en règle et que vous vous êtes
acquitté du paiement du contrat.
Sauf que... lorsque vous sollicitez un contrat annexe à la Marina ; en
réponse, il vous est demandé si vous êtes résidents car il semblerait
que les contrats annexe soient réservés aux résidents. Difficile de se
revendiquer résident lorsque l'on est de passage!!!... Le comble du
comble, c'est de s'entendre dire que même si nous étions résidents,
nous serions positionnés sur une liste d'attente qui, selon leurs
dires, semble être longue.
Alors que faire ????????????????????????????????????????????
Accoster au ponton de la Marina en missouk mais... dans ce cas,
n'oubliez pas de prendre votre pince coupe-boulon car il se peut,
qu'un jour pas fait comme un autre, vous retrouviez votre annexe
cadenassée. Il y a aussi la solution de poser un corps mort pour votre
annexe près de la digue. Là, le débarquement se fait à flan de galets
plus ou moins glissants, pas toujours très pratique... La Matelote
s'est râté une fois et s'est retrouvée trempée jusqu'au slip. C'est
bête car nous allions à terre.... Il a fallu faire demi-tour pour que
l'empotée contemplative se change et soit présentable.




NOUVELLE CALEDONIE - KANAKI FRANCAISE OU KANAKI TOUT COURT

LA EST LA QUESTION


Si individuellement, les gens sont très gentils, on
perçoit pour autant une tension latente mais palpable. Certes,
mélanésiens, wallisiens, indonésiens, chinois, caldoches et kanaks
vivent les uns à côté des autres mais semble-t-il ne s'apprécient pas
forcément. Ajouter à cela la chute du taux du Nickel - ressource
première du caillou - laquelle n'est pas sans laisser la
Nouvelle-Calédonie dans un flux tendu quant à sa situation économique.
Réalité qui se répercute sur un univers politique déjà aux prises avec
d'autres questions existentielles ou s'affrontent partis
indépendantistes et républicains... Il suffit de suivre l'actualité
pour se rendre compte de la complexité pour faire valider son dossier
en vue de pouvoir voter pour les provinciales ou le référundum
prochain. Il n'existe pas réellement un terme qui réunisse les gens du
caillou, comme ils nomment leur territoire, ce serait pourtant si
simple et tellement plus proche de la réalité notamment pour les
natifs indépendamment de leurs origines. Et le droit du sol, alors ???
Même si beaucoup ne pense pas que l'issue du référundum aboutisse à
l'indépendance, il semblerait que certains élus ici soient en attente
d'un positionnement franc et clair de la part de la France notamment
au niveau de ses engagements.

Les traditions perdurent, quoique nous n'ayons rien
contre les us et les coutumes, bien au contraire. Cependant, certaines
d'entre elles ont ici un aspect particulier. C'est ainsi qu'en allant
mouillé dans la baie de Kuto à l'île des Pins, nous avons voulu nous
rapprocher du village de vao et avons posé la pioche dans la baie de
A peine l'ancre posée, un bateau à moteur vient nous voir nous
invitant à quitter les lieux. Nous leur rétorquons qu'un lieu de
mouillage figure à cet endroit précis sur notre carte marine et que
nous ne comprenons pas en quoi nous gênons. La seule réponse que nous
aurons est que nous polluons ( c'est l'hôpital qui se fout de la
charité... no comment) et que nous ne pouvons rester là.
Visite à la gendarmerie afin de rôder le bout et espérer comprendre ce
qui se joue. Il nous sera expliqué qu'ici nous sommes en terre
coutumière et que le droit coutumier prévaut. En raccourci, le conseil
qui nous a été donné est le suivant : "quand vous voyez des mâts de
bateaux, vous pouvez vous arrêter, s'il n'y en a pas, vaut mieux
éviter car vous n'êtes pas à l'abri de subir des avaries au niveau du
bateau et peut-être même à votre encontre comme peut-être pas..."
Cool, sympathique, n'est-ce pas ?

Il y a toutefois un moyen de déroger à cette suggestion
mais cela implique de faire la coutume. Il faut donc trouver le chef
de la tribu (lui demander l'autorisation de se poser sur son
territoire en se dédouannant par le biais d'offrandes, à savoir : un
paréo, des cigarettes, de l'argent ou autres...). Lorsque le chef a
réuni la tribu, que tout le monde est d'accord et que vos offrandes
sont acceptées, normalement votre présence est tolérée. Bon, reste
qu'il ne faut pas se faire bananer en tombant sur un individu qui se
revendique chef et qui ne l'est pas, sinon, t'as pas fini de faire la
coutume en attendant de tomber sur le bon.

Il faut savoir que dans leurs croyances, l'océan, la
faune, la flore est une extension d'eux-mêmes. Partout en terre Kanak,
tu es chez quelqu'un donc tout leur appartient.Les ancêtres ne sont
pas morts, ils sont simplement désincarnés et continuent d'habiter les
environs en influençant leur descendance par des signes surnaturels,
au travers de rituels ou de rêves. Ainsi, même pour pêcher ou chasser,
il te faut l'autorisation du chef de tribu.




LE CAILLOU


Le caillou, en voilier, est une aire de jeux fabuleuse.
La barrière de corail qui entoure la Nouvelle-Calédonie s'étend dur
16000 km. Sur la côte Ouest, elle est longue de 700 km et varie en
largeur de 200 m. à 1 km. A l'intérieur du lagon, la profondeur
moyenne est de 25 mètres. Celui-ci est un écosystème très dynamique.
Il regorge de poissons de toutes espèces (des petits et des plus gros,
bien plus gros avec des grandes dents...) alors que de l'autre côté de
la barrière, la profondeur chute rapidement à 1000 mètres. Les ilôts
ne se comptent plus tant ils sont nombreux. Le corail est étonnant en
diversité et en couleurs et se révèle d'une invraisemblable beauté.
Bien que les différents bancs et ilôts soient bien balisés, il est
loin d'être inutile d'avoir des cartes du coin losqu'on navigue dans
le lagon. En juillet 2008, 15000 des 24000km2 du lagon calédonien ont
été inscrits sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial de
l'Unesco par une assemblée unanime dès le premier tour, ce qui est
assez rare.

La Grande Terre, long ruban de 400 km sur 50, est
froissé sur sa longueur par une chaîne montagneuse dont les massifs
culminent entre 1 000 et 1 500 mètres environ. La côte Est, luxuriante
sous l'alizée, plonge abruptement dans l'Océan, tandis que les
collines et les plaines de l'Ouest s'alanguissent jusqu'au lagon en
battant des records d'ensoleillement.
Le caillou et ses îles ressemblent à un géant des mers accompagné de
son cortège de poissons-pilotes. Arrivés en saison sèche, les
montagnes offraient un maquis minier aride contrastant avec un sol
parfois dépourvu de végétation découvrant des coloris chatoyants et
variés mêlant terre blance, ocre, nuancé dans les teintes marrons
pouvant aller jusqu'à un rouge très vif. Les vallées, plus encaissées
sont plus verdoyantes. Aux côtés des rivières foisonne une végétation
luxuriante tel le Parc des Grandes Fougères recouvrant 4500 ha d'une
forêt tropicale humide, habitat protégé des notous, cagous ou encore
perruche huppée. Bref, nous avons tenté de voir le maximum de choses
mais nous partirons, bien évidemment, en ayant vu qu'une petite partie
de ce beau caillou. Il faut dire que la superficie de l'île, son
relief exige un certain temps de route pour se rendre du Sud au Nord
et inversement. Le week-end peut s'avérer un peu limite au niveau
timing en fonction de ce que l'on veut faire ou découvrir.

Nouméa regroupe la majorité de la population de la
Nouvelle-Calédonie et se révèle une ville fort dynamique et très bien
désservie au niveau des transports en commun. Nous avons pu découvrir
la féerie de Noël avec les différents décors et spectacles mis en
place pour la population où se sont associés un grand nombre
d'associations et de bénévoles. De nombreuses manifestations ont lieu
tout au long de l'année, culturelles, sportives ou autres... tel la
régates des touques ou la fête de l'omelette géante, à venir.





CARENAGE


Eh non !, ce chapitre ne concerne pas la baie du
carénage située dans la baie de Prony, super mouillage d'ailleurs où
se trouvent des sources d'eau chaude et une jolie cascade mais la
sortie de l'eau du bateau pour son relooking. Il est vrai qu'il
commençait à en avoir un besoin urgent. A force de gratter la coque,
nous étions, à certains endroits, sur le primaire epoxy voire sur
l'alu.

Là encore, nous nous retrouvons dans la quatrième
dimension en apprenant que les enfants sont interdits sur le site. Et,
qu'est-ce qu'on en fait de nos enfants ?. On les jette à la mer ou on
les abandonne dans la brousse ?.... M'ENFIN !!!!... Du coup, Vasco
s'est retrouvé séquestré une semaine à l'intérieur du bateau, faisant
ses devoirs le matin, lisant, jouant ou regardant des films
l'aprés-midi. A vrai dire, le Mousse était plutôt en l'air de cet état
de fait (d'autant plus que nous avions l'électricité.... pour
recharger DS, ordi. etc....) et n'était pas pressé que nous remettions
à l'eau. Remise à l'eau que s'est réalisée avec notre petit bonhomme à
l'intérieur. Voilà LAYANG tout propre, enfin nous espérons que
l'antifouling que nous avons mis s'avèrera plus performant que le
précédent, lequel, au bout de trois mois d'application, commençait
déjà à donner des signes de fatigue alors qu'il était "garanti" pour
une durée de 18 mois (spèce de ramasses menteurs...)




NOUVELLE-CALEDONIE = DES RETROUVAILLES


Nous avons retrouvé de vieilles connaissances rencontrées
il y a quelques années sur notre petit caillou, Henry d'"Equilibre",
Claudy de "Tsarabadjin", Pascale de "Bout de Bois",Patrick et Cathy,
Bruno et Marjorie et de nouvelles connaissances, Christophe, Renaud et
sa femme, Pascal de "Manuïa", Vincent, etc... Nous avons donc profité
de nos derniers jours pour kidnaper Henri et partir avec lui se faire
un break à l'ilôt Amédée où nous avons pu visiter le phare réouvert
depuis le 15 Avril aprés 2 ans de fermeture pour réfection et
entretien. Encore un endroit magnifique où la vue panoramique du haut
du phare met en exergue les nuances de verts et de bleus de ce
magnifique lagon calédonien

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