BORA-BORA - MAUPITI
00h30, branle bas de combat à bord de Layang. Démarrage
moteur, lâché du corps mort, direction la passe de TEAVANUI, cap sur
MAUPITI.
Quelle idée me direz-vous de partir à pareille heure si ce n'est pour
faire les intéressants. Eh bien, que nenni! Nous ne sommes pas malades
à ce point. C'est, en quelque sorte, contraints et forcés que nous
agissons ainsi. En effet, 25 milles séparent Bora-Bora de Maupiti,
donc une courte nave mais voilà... il y a un hic. La passe ONOIAU qui
permet d'accéder au lagon de Maupiti est, d'une part, située au Sud de
l'île, donc relativement exposée à la houle de Sud et de Sud-Ouest
mais également étroite ainsi que peu profonde.
Parallèlement, toute la partie Sud du récif barrière est occupée par
un récif à fleur d'eau. De ce fait, la houle de Sud et de Sud-Ouest
provoque un phénomène d'ensachage particulièrement sensible. La passe
Nord-Sud servant de "déversoir" ou exutoire du lagon est le siège de
courants, presque toujours sortants, pouvant atteindre au plus fort, 8
à 9 noeuds. De très forts brisants et des vagues déferlantes prennent
naissance à la limite des fonds de 10 mètres et peuvent rendre la
passe inaccessible et dangereuse dans ces conditions. Le plus fort du
courant a lieu aux environs de midi et le plus faible entre 06h00 et
07h00 du matin. Voilà, le pourquoi du comment de l'histoire.
Et bien que les jours précédant notre arrivée le vent avait bien
faibli, une houle de Sud restait encore bien marquée rendant le
franchissement de la passe, en fonction des séries de vagues, quelque
peu impressionnant.
Le Capitaine était concentré sur la barre, le cap à suivre et
les balises, la Matelote, quant à elle, guidait la navigation tout en
faisant de l'huile, pour changer. Compte-tenu de la tension palpable
règnant à bord, nous n'avons pas pris le temps de faire des photos
pendant le passage de la passe.
Nous avançons doucement dans le chenal, une balise tribord
manque à l'appel, il ne reste que son support en béton mais nous nous
en sommes rendus compte, tant mieux. Parvenus en bout du chenal, nous
allons mouiller en face du village de Vai'ea.
Après une excursion dans la petite ville, laquelle dispose de
quasiment tous les services utiles (poste, station essence, épiceries,
marché, etc...), nous emmenons le Mousse à la plage où ses occupations
alternent entre baignade et châteaux de sable. Un match de foot avait
été engagé avec le Capitaine mais le Mousse s'est fait mal au pied en
marchant sur une cône, évènement qui a abouti à la fin du match.
Lendemain, gros soleil, nous décidons d'entreprendre
l'ascension du mont "TIRIANO" haut de 372 mètres. Que dalle !, me
direz-vous!, "fingers in the nose"!!! Oui!, si on veut sauf que le
sentier pour gravir cette distance est plutôt raide et que les
derniers mètres se font à l'aide d'une corde qu'il ne vaut mieux pas
lâcher compte-tenu du gaz.
Mais, parvenus au sommet, les points de vue (quasi 360° du tour de
l'île) sont d'une beauté vertigineuse, les couleurs d'une magnificence
rare et les paysages ainsi que le lagon s'en trouvent d'autant plus
éclatants de splendeur ; un régal pour les yeux.
Nous partons, le jour suivant, vers la côte Ouest, plus
précisément à la plage de Tereia qui est, ni plus ni moins, qu'une
grande et longue plage de sable blanc très fin sur laquelle vient se
perdre une eau cristalline. De là, il est possible de traverser à pied
le lagon pour rejoindre le motu "Auira" situé en face, cela, tout en
croisant nombre de raies pastenagues qui viennent vous saluer à défaut
de vous chatouiller les pieds.
Là encore, le site est de toute beauté (Welcome to Paradise Island) et
vous laisse avec un sentiment de bout du monde dans un état de grande
plènitude contemplative.
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