SOURE - DEGRAD DES CANNES
Notre nave vers la Guyane Française nous surprend par la
rapidité avec laquelle nous avalons les miles. Vent de travers, petit
largue et ... le courant des Guyanes qui nous porte et nous fait
gagner au moins 3 nds. Nous pulvérisons nos records de vitesse et
marchons avec une moyenne de 8 - 9 nds. Nous pensons à Diégo qui
aurait certainement kiffé cette nave. Allure sympa mais nettement
moins cool la nuit. Nous avons pris l'option de longer la côte et
évoluons dans des faibles profondeurs. Ce qui nous amène, notemment la
nuit à croiser des flottilles de bateaux de pêche brésiliens. Et là,
lofer ?, abattre ?, that is a question !!!...
Mardi 19 Août, 16h45, nous passons l'équateur et entrons dans
l'hémisphère Nord. Nous inversons, de ce fait, la course des degrés
sur le plan de la lattitude.
Nous nous trouvons en approche du Port de Degrad des Cannes
Jeudi 21 en fin de journée. Nous passons le Grand Connétable vers
20h00 et nous approchons du chenal d'entrée entre cardinales et bouées
de signalisation. A 22h00, nous sommes au point d'arrivée et larguons
la pioche.
Nous découvrons le site de Degrad des Cannes le lendemain
matin. Nous nous trouvons au milieu du fleuve : "Le Mathuri" et
pouvons observer le réveil des perroquets, des hérons et ibis rouges,
lesquels quittent leurs arbres nichoirs pour partir en expédition
avant de les retrouver au soleil couchant.
Notre descente à terre signe le premier désenchantement. Nous
sommes largués de tout, dans un trou bébête, à 15 km de Cayenne avec
un réseau de transport en commun quasi-inexistant pour ce quartier. Le
premier lieu de ravitaillement se situe à 5 km de la marina. Le
bonheur prés de chez vous. Nous arrivons en territoire français et,
depuis notre
départ n'avons pas connu de pire conditions d'accueil pour les bateaux
de passage. Heureusement, le stop fonctionne et les locaux ont pitié
de nous. Etrangement, notre situation ne semble pas faire écho chez
ceux qui circulent seul dans leur gros 4*4 et jouent les nantis. Non,
non, ce sont plutôt ceux qui se déplacent dans des véhicules beaucoup
plus modestes et nettement moins clinquants qui s'arrêteront et
suppléeront à l'absence des moyens de déplacement en commun de la
région voire du département. Peut-être sommes-nous associés, pour ces
premiers, aux "sans-dent" et risquons de faire tâche en nous déplacant
à leur côté !!!... No comment...
Nous retrouvons également l'euro et les prix qui
l'accompagnent avec par exemple 6 euros voire plus le kilo de tomates.
Désolant pour les guyannais alors que le Brésil est tout proche et
qu'un approvisionnement via le brésil reviendrait certainement moins
cher aux ménages locaux, mais... Etonnament, le prix des cigarettes
est beaucoup plus faible ici, à savoir la moitié du coût qu'en
métropole voire à la Réunion, comme quoi des choses sont possibles
!!!...
Nous profitons de cette escale pour découvrir la région en
visitant le zoo, en nous rendant à Cacao, petite ville pittoresque
peuplée essentiellement de Hmongs. Nous y visiterons l'Insectarium :
"Le planeur Bleu" (visite à ne pas manquer avec son guide professeur
des écoles et grand orateur qui pervient à captiver son auditoire du
plus jeune au plus vieux). Nous y rencontrerons un potier qui
travaille avec de la matière locale, une personnalité. Nous
arpenterons le marché et y découvrirons l'artisanat Hmong (les
broderies, bijoux, vannerie, gastronomie, etc...). Direction ensuite
vers Sinnamary avec une halte à la crique "Toussaint" pour un petit
bain rafraichissant dans la rivière.
Bien sûr, nous nous rendrons à Cayenne et sur la réputée
place des Palmistes découvrirons l'ancienne maison créole qui
accueille les services du Conseil Général (petit coucou et clin d'oeil
aux collègues et à la Réunion), le musée départemental. De nombreux
monuments et statues viennent rappeler l'histoire de cette région et,
notamment, l'abolition de l'esclavage. Le marché de Cayenne est lui
aussi incontournable.
Avec les Coyottes, plus prés de nous, nous décidons d'aller
explorer le fond de la rivière où nous sommes mouillés et de remonter
jusqu'au marais de "Kwa". On apprête nos annexes respectives et en
route pour la forêt amazonienne en espèrant n'y recontrer ni migale,
ni serpent, ni caïman noir ou autres bébêtes pas forcément
sympathiques. Sur notre retour, par hasard, nous apercevrons dans le
ciel l'envol de la fusée Ariane 5 au soleil couchant.
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